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Géraldine Husser, 39 ans, est pair-aidante depuis décembre 2017 à l’EPSAN. Tous les jours, elle salue, épaule, écoute et accompagne des patients dans leur processus de rétablissement et dans leur réhabilitation à vivre dans la communauté. Si Géraldine Husser est une médiatrice légitime, c’est parce qu’il y a 8 ans, elle a été patiente en psychiatrie. Les effets des médicaments, tant que le déclic qui redonne envie de vivre, relèvent de son vécu. Aujourd’hui, elle représente une écoute bienveillante et empathique pour ceux qui subissent la maladie.
Les pairs-aidants sont d’anciens patients passés par la psychiatrie. Ils sont de ce fait un espoir d’avenir, car nous montrons concrètement que le rétablissement est possible. La pair-aidance est née il y a une vingtaine d’années ; c’est une appellation québécoise. Elle arrivée en France il y a dix ans, (c’est donc relativement récent dans notre pays) et tient son origine des Etats-Unis, où ont été créés les « AA », les Alcooliques Anonymes, dans les années 1930. Elle est constituée du concept de parrainage, avec la crédibilité qu’apporte l’expérientiel aux yeux du patient. Il est important d’être à égalité avec les personnes, et de leur donner l’espoir de vivre une vie sociale, affective, culturelle, riche malgré, ou plutôt avec la maladie.
Je suis sortie de l’hôpital en 2010, et je ne savais pas ce que j’allais faire. J’ai obtenu la reconnaissance de « travailleur handicapé ». A l’origine, j’avais fait des études pour devenir bibliothécaire (j’adore les livres et la musique), mais à la suite de mon hospitalisation, j’ai dû trouver quelque chose rapidement et je me suis formée pour opérer en tant que téléconseillère. Par la suite, j’ai finalement pu exercer mon métier de bibliothécaire pendant trois ans. Après un an et demi de chômage, il a fallu redémarrer sur autre chose. En août de l’année dernière, j’ai vu passer une annonce dans les Dernières Nouvelles d’Alsace pour devenir pair-aidant. Je me suis documentée, j’ai obtenu la fiche de poste, et je me suis lancée.
Notre grande mission est de contribuer à aider les soignants à cibler les forces des usagers et à montrer aux patients qu’ils ont le pouvoir d’agir sur leur propre vie. On ne leur impose pas de décision, nous prônons « l’empowerment ». Ce qui est important également, c’est d’acquérir le langage médical pour se faire comprendre de l’équipe soignante. Le soigné et le soignant n’ont pas du tout le même langage. Je fais parfois office de traductrice, et je me forme tous les jours au langage médical. Si une personne supporte mal son traitement, je suis présente pour lui dire que c’est transitoire, et je peux expliquer à l’équipe soignante ce qui est ressenti. Le tableau clinique est nécessaire, il n’est pas opposé au ressenti, mais cela a un réel impact de témoigner. Je suis dans ce que j’appelle, « l’empathie raisonnable », parce que tout prendre sur ses épaules n’est pas possible non plus. Parmi mes autres missions, je participe à l’ouverture culturelle des personnes accompagnées par nos services. Les actions réalisées contribuent à la destigmatisation de ces dernières.
Ils le deviennent, c’est la tendance actuelle car leur utilité au sein de l’hôpital psychiatrique a été démontrée. Même si certaines associations font de la pair-aidance sans la nommer et que le bénévolat est son format de base, elle tend aujourd’hui à se professionnaliser. Il existait un diplôme universitaire de la pair-aidance, qui est devenu cette année une licence professionnelle à part entière. C’est un indicateur notoire de professionnalisation. Aujourd’hui en France, il y a 31 médiateurs en cours de formation. Ils suivent la licence Sciences sanitaires et sociales mention « médiateur de santé-pairs » (Université Paris 13, à Bobigny). La formation consiste en une semaine de cours par mois, et trois sur le terrain.
Mon terrain personnel, c’est le Pavillon Richard, le centre de jour de réhabilitation, et la réhabilitation intersectorielle ambulatoire. Autrement dit, je suis présente à l’EPSAN, mais j’accompagne également les personnes à leur sortie de l’hôpital. J’assure des visites à domicile en binôme avec les infirmiers pour aider les personnes à se maintenir, notre présence favorise la continuité des soins. Nous les accompagnons vers la plus complète autonomie possible. On essaye de définir avec eux quels sont les projets de vie, et nous nous penchons également souvent sur la question du logement. Certaines personnes seraient sans domicile fixe si elles n’étaient pas à l’hôpital. A leur sortie il s’agit de trouver des solutions ; je participe aux démarches.
Ce côté médiation, expérience vécue de la psychiatrie mise au profit du patient, et bien sûr l’envie d’accompagner. J’ai une liberté d’action dans le poste, il se créé au jour le jour. J’ai été accueillie par une équipe hyper-préparée. Bien entendu, la théorie et la pratique diffèrent, mais il y a une volonté de l’équipe de m’intégrer. J’ai un contrat pour la durée de la formation, j’espère que mon emploi se pérennisera, afin de pouvoir poser mes valises.
Dans l’idée du rétablissement, l’objectif n’est pas de « devenir normal ». Le rétablissement est une aspiration à vivre dans une communauté et à y contribuer. Dans le livre Tomber sept fois, se relever huit de Philippe Labro, il y a un déclic dans le processus de rétablissement, c’est le moment où la confiture a de nouveau du goût. C’est le moment où le personnage principal sait qu’il est à nouveau du côté de la vie.
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